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Portrait d'entrepreneur : Robin Vautey, New Note
Robin Vautey a 30 ans. Ingénieur de formation, issu de l’EPFL Lausanne, il a quitté une voie toute tracée pour monter New Note et démocratiser l’apprentissage du piano. Après avoir été accompagné, pendant 1 an, dans le programme #START de l’Incubateur Manufactory Sans Souci, il vient d’intégrer le programme #UP. Rencontre.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
J'ai fait des études d'ingénieur en génie mécanique à l'EPFL Lausanne. Il y a deux ans, quand j'ai cherché un emploi, j'étais assez exigeant sur les projets sur lesquels je souhaitais travailler et les entreprises qui recrutaient le plus dans ma filière ne m'attiraient pas tellement. Pendant cette période, j'ai eu une idée d'entreprise et je me suis dit que c'était maintenant ou jamais !
Pour me mettre le pied à l'étrier, j'ai commencé par le concours Lyon Startup, j'ai ensuite fait une période de 6 mois sans accompagnement puis le programme de 4 mois de LYVE-IN proposé par LYVE. Pour finir, j'ai intégré le programme #Start de l’incubateur Manufactory Sans Souci.
New Note en quelques mots ?
J’ai ouvert il y a quelques mois une salle de musique en libre-service dans le quartier de Monplaisir à Lyon. L'idée est de démocratiser l'accès à la musique en utilisant des pianos numériques. Plusieurs pianos numériques sont installés dans une salle et les gens viennent quand ils veulent, sur le même principe qu’une salle de sport. Ils mettent un casque ce qui permet de jouer sans se déranger les uns les autres. C'est le c?ur du projet mais cette salle est aussi un lieu de vie avec un café/bar, des soirées scènes ouvertes concert, un espace de coworking, du coaching pour les débutants...
Est-ce du coaching virtuel ?
Il y a une tablette accompagnée d'une application d’apprentissage sur chaque piano pour apprendre en autonomie. On est encore en train de mettre au point les formules mais pour un tarif plus élevé, un accompagnement par un professeur sera proposé.
Comment l’idée est-elle née, faites-vous de la musique ?
J’avais fait du piano enfant et je voulais reprendre pendant mon stage de fin d'études mais j’ai été confronté à diverses problématiques : pas d’équipement, peu de budget et de place. Je m’y suis donc remis plus tard quand je suis rentré chez mes parents et que j'ai cherché du travail. C'est à ce moment-là que j’ai eu l’idée du piano en libre-service.
Comment avez-vous développé les compétences nécessaires pour entreprendre ?
Je n'utilise quasiment aucune des compétences développées quand j'étais ingénieur en mécanique. En revanche, en parallèle de mes études, j’ai fait de la gestion de projet dans une association et de l’événementiel. Gérer des projets importants avec beaucoup de partenaires m’a donné confiance en moi. Au début, je me sentais peu légitime et petit à petit je me suis senti plus à l’aise avec les partenaires, même ceux qui avaient vingt ans de plus que moi ! Pour toutes les autres compétences, je me suis formé au fur et à mesure gr?ce aux différents programmes et sur Internet pour la méthodologie et le marketing.
Est-ce plut?t l'entrepreneuriat ou la cause qui vous mobilise ?
Je trouve cela intéressant de rendre le piano accessible au plus grand nombre, c'est un bon moteur. Après, je m'épanouis davantage dans la gestion de projet que dans le salariat. Si je remonte à la source, j'avais quand même envie de faire quelque chose d'utile, ce n’est pas que pour l'aventure. Au début de ma vie professionnelle j’ai eu l’opportunité d'aller travailler dans l'horlogerie en Suisse et je trouvais cela dénué de sens.
Comment se sent-on au quotidien en tant qu’entrepreneur ?
C'est cool de monter son projet mais cela peut être long avant la concrétisation. Il faut de l’endurance et financièrement aussi car on ne gagne pas d'argent pendant un moment. J’ai d? faire des petits boulots à c?té pendant deux ans. Il ne faut pas avoir peur de mettre sa carrière en pause, j'ai un gros dipl?me en poche et je ne m'en sers pas du tout !
Cela peut être dur par rapport à la famille, ils pensent avoir payé de bonnes études et au final, on change complètement de voie. Pour moi, il y a eu une grande phase de préparation avec des moments de doutes et des déceptions comme des associés qui partent, mais finalement tout a décollé comme je l'avais imaginé.
Que vous apporte l’incubation à Manufactory ?
Un lieu pour travailler ce qui est précieux pour un entrepreneur, mais aussi de l’accompagnement sur des compétences que je n’ai pas. On a beaucoup d’ateliers sur des thématiques variées : le marketing, la communication, comment pitcher, comment parler en public, les différents modes de financement... Et il y a aussi un accompagnement personnalisé sur le projet. C’est également intéressant de solliciter les autres incubés car chacun a sa spécialité, et l'aspect collectif, au niveau motivation, c'est important, pour l’entraide et la socialisation.
Un conseil pour quelqu’un qui hésite à se lancer ?
Tout d'abord ne pas être pressé, ne pas se sentir obligé de trouver un travail tout de suite.
Une aventure entrepreneuriale est toujours valorisable sur un CV.
Assez vite on peut se confronter à un concours ou un programme d'accompagnement. Il ne faut pas rester dans son coin avec son idée, et espérer qu'on va tout développer seul, il faut aller chercher l'aide où elle se trouve, ne pas avoir peur de demander !
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Propos recueillis en juillet 2021 par Anne Clausse, Service de la communication.